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Occupée par les Britanniques en 1762-1763, l’île redevint française en 1763 (traité de Paris) et la Guadeloupe ne lui fut plus rattachée administrativement. En 1790, les colons français ne reconnurent pas les acquis de la Révolution et, comme à Haïti, les populations se soulevèrent. En 1794, contrairement à la Guadeloupe, l’esclavage ne fut pas aboli. Cette même année, les Britanniques occupèrent l’île jusqu’à la paix d’Amiens (1802), puis de nouveau de 1809 à 1816. Des révoltes secouèrent l’île jusqu’à l’abolition de l’esclavage (1848). Celle-ci ne bouleversa pas la structure économique de l’île. En 1902, l’éruption de la montagne Pelée détruisit Saint-Pierre. En 1943, la Martinique se rallia à la France libre. L’île, qui avait jusqu’alors le statut de colonie, devint en 1946 un département français, auquel la loi de décentralisation de 1982 octroya le statut de Région d’outre-mer.
Chronologie (1635): Colonisation de la Guadeloupe et de la Martinique
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Littérature
Les premiers poètes martiniquais apparurent après l’abolition de l’esclavage (1848). Lors de l’Exposition coloniale de 1900 à Paris, une anthologie présenta les œuvres traditionalistes d’un Parnasse noir. Plus radicale que la Revue du monde noir, publiée à Paris dans les années 1920, et que le mouvement Lucioles, animé par le poète Gilbert Gratiant (dont une partie de l’œuvre est écrite en langue créole : Fab’ Compè Zicaque, 1958), la revue surréaliste Légitime Défense (un seul numéro, 1932) fut animée notamment par René Ménil (né en 1907) qui, après avoir créé la revue Tropiques pendant la Seconde Guerre mondiale, «n’a eu de cesse de remettre en perspective la littérature antillaise et de combattre les élucubrations et autres idées reçues qui couraient au sujet des écrivains de la Caraïbe» (Antilles, déjà jadis, 1963). En 1939, le poète Aimé Césaire créa le terme négritude dans la revue parisienne l’Étudiant noir et publia (confidentiellement) son chef-d’œuvre, Cahiers d’un retour au pays natal. Franz Fanon contesta cette notion de négritude (Peau noire, masques blancs, 1952). Auteur de romans (la Lézarde, 1958), Édouard Glissant semble préférer la notion d’antillanité à celle de négritude, tandis que Patrick Chamoiseau (Solitude mulâtresse, 1977; Texaco, prix Goncourt 1994) évoque le métissage culturel, et que Raphaël Confiant, parallèlement à ses œuvres écrites en français (le Nègre et l’amiral, 1988), démontre la «souveraineté scripturale» et la dignité littéraire de la langue créole (Éloge de la créolité, en collaboration avec P. Chamoiseau et J. Barnabé, 1989; Bitako-a, 1985). Après ces défricheurs, une nouvelle génération d’écrivains témoigne de la grande vitalité de la littérature francophone et créole : Georges Castera (né à Port-au-Prince en 1936) publie des recueils de poésie (le Retour de l’arbre, 1974; Ratures d’un miroir, 1992; Voix de tête, 1996) et des textes en créole (Konbélann, 1979; A wod pote, 1993); Jean-Claude Charles (né à Port-au-Prince en 1949), est l’auteur de romans (Sainte dérive des cochons, 1977; Bamboola bamboche, 1984; Manhattan Blues, 1985; Ferdinand, je suis à Paris, 1987), d’essais (le Corps noir, 1980; De si jolies petites plages, 1982) et de poésies (Négociations, 1972; Free, 1997). Peintre et musicien, Roland Brival est également l’auteur d’une abondante œuvre romanesque : Martinique des cendres (1978), le Sang du roucou (1982), la Montagne d’ébène (1983), les Tambours de Gao (1985), No Man’s land (1986), le Chevalier de Saint-Georges (1986), le Dernier des Aloukous, 1996; Bô, 1998). Poète en langue créole (Anba fèy, 1987; Pawôl bwa sèk, 1992; Chilktay pawôl, 1994), Daniel Boukman, né en 1936 à Fort-de-France, est l’auteur de plusieurs pièces de théâtre en français : les Négriers (1971), Chant pour hâter la mort des Orphées (1992), Ventres pleins, ventres creux (1992). Xavier Orville a publié des romans et des nouvelles : Délice et le fromager (1977), l’Homme aux sept noms et des poussières (1981), Moi, Trésilien Théodore-Augustin (1996), le Parfum des belles-de-nuit (1996)